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Revue de Presse - 20091109Conférence Dr Emmanuelli


 Publié le 09/11/2009                  SOCIÉTÉ

Nuit de la charité

Xavier Emmanuelli : «Il faut aider avec son cœur»

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Moins que de charité, c’est de dignité, d’amour et de fraternité dont il a été question, samedi soir, en l’église du Wiesberg. Xavier Emmanuelli est venu évoquer le Samu social, mais bien au-delà, a analysé l’évolution de nos sociétés.

Puis-je vous aider ? » Cette simple phrase, au détour d’une rue, un regard franc plutôt que fuyant, une main qui se tend au lieu d’un pas qui s’accélère. Tous ces gestes de fraternité, de tendresse, d’amitié. Tout ce qu’on oublie trop souvent. Tout ce qui permet de rendre à l’autre «sa grandeur et sa gloire », tout ce qui nous ramène à notre condition d’homme, tout ce qui nous renvoi à notre fragilité.

C’est de tout cela dont a parlé Xavier Emmanuelli, samedi soir, en l’église du Wiesberg : «Il faut aider avec son cœur. » Invité dans le cadre de la Nuit de la charité, organisé par l’archiprêtré de Forbach, le fondateur du Samu social est venu évoquer son parcours, partager son expérience : «La charité, c’est l’amour. Celui qui nous lie aux autres, à la nature, à la providence

«Aller au-devant des gens»

Mais c’est un véritable témoignage, dans toute son acceptation chrétienne, qu’a livré cet humaniste. «Nous ne devons pas être indifférents à la souffrance de nos contemporains. Si nous ne sommes pas portés par une transcendance, par une spiritualité, nous ne sommes que des mécaniques », assure le président fondateur du Samu Social de Paris en 1993. Le médecin soulève ce paradoxe qui nous fait nous inquiéter pour un accidenté de la route, à porter secours à «un organisme », alors que nous sommes capables d’ignorer «l’homme » quand sa misère est sociale.
Une antienne reprise par Madeleine Aubry, religieuse originaire de la région de Sarreguemines. «Nous devons aller au-devant des gens », insiste cette assistante sociale qui a œuvré au Samu social de Paris pendant des années. Sans la volonté de nous convertir en urgentistes, mais de nous révéler en acteur de notre monde.
Notre monde, justement, pour qui s’annonce un futur pas forcément rose. «Plus nous allons nous développer, plus il y aura d’exclusions. Celles des jeunes, des vieux, des travailleurs pauvres, des migrants. Pour 2030, on prédit un milliard de personnes sur les routes. On peut édicter les lois que l’on veut, dresser les murs que l’on veut, on ne répond pas à la question fondamentale », indique Xavier Emmanuelli, d’une voix douce et posée. Rappelant que «personne ne choisit d’être dans la rue. La vie est un parcours initiatique avec des obstacles sur lesquels certains d’entre nous trébuchent sur ces épreuves, dans de mauvaises circonstances, par malchance. Ils ont besoin d’être aidés, d’êtres accompagnés. »

«Au même rang»

C’est cette réflexion qui avait conduit ce médecin de l’urgence à créer le Samu social en tenant compte de trois impératifs : la permanence des secours, la mobilité, c’est-à-dire la capacité d’intervenir en tout lieu, et la nécessité de mettre à l’abri. «Nous ne devons pas rater la première rencontre, nous devons faire un diagnostic et orienter correctement la personne », détaille-t-il.
«Nous devons traiter ces personnes avec respect, elles ont le même rang que nous, même si le rapport à soi, au temps, à l’espace, aux autres a peu à peu disparu », décrit Xavier Emmanuelli : «Nous sommes là pour leur redonner leur dignité, leur place dans la société. L’insertion c’est quand les gens sont debout, autonomes, qu’ils ne sont plus victimes mais maîtres de leur destin
Bertrand Baud.

 

 


Date de création : 14/11/2009 @ 12:08
Dernière modification : 15/11/2009 @ 13:15
Catégorie : Revue de Presse
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